Premier essai du Mazda CX-30 Turbo 2021 : sortir de sa zone de confort
Auto123 y va d’un premier essai du Mazda CX-30 Turbo 2021.
Montréal, Québec — « Sortir de sa zone de confort » est une expression qu’on entend souvent depuis le mois de mars 2020. La pandémie de la COVID-19 a au moins eu ça de bon ; elle pousse l’humain à se surpasser, à combattre l’ennemi commun, à sortir de sa zone de confort, quoi !
C’est un peu ce à quoi joue Mazda depuis quelques années, le petit constructeur nippon qui cherche à gravir les échelons hiérarchiques. L’exercice a commencé lors du lancement du CX-9 en 2017, le plus imposant des véhicules Mazda étant le premier à offrir le niveau de finition Signature. Depuis, le CX-5 et la Mazda6 ont tous deux reçu ce traitement qui, il faut l’avouer, permet à Mazda de s’approcher quelque peu du créneau luxueux de l’industrie. Il manque cependant encore un je-ne-sais-quoi pour que ces trois modèles viennent inquiéter les rivaux du niveau supérieur.
Ce qui m’amène à ce Mazda CX-30 Turbo 2021. Ce multisegment « entre-deux » idéal est rapidement devenu un modèle prisé par le public canadien, du moins si l’on se fie aux chiffres de ventes de Mazda Canada. Le fabricant affirme que le plus récent CX occupe déjà le troisième rang des ventes au pays, derrière le CX-5 et la Mazda3. Pas mal pour un véhicule qui s’est amené quelques mois à peine avant que cette foutue crise ne s’étende à l’échelle planétaire.
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Pour sa deuxième année-modèle, les motoristes de Mazda ajoutent de l’huile sur le feu. Normal, me direz-vous, puisque le CX-30 partage son architecture avec la Mazda3 et cette dernière peut également être commandée avec ce moteur 4-cylindres turbo de 2,5 litres, l’élément clé de cette variante à moteur turbo, justement.
Mazda peut-il rivaliser avec le créneau luxueux ?
Les deux versions plus accessibles du CX-30 s’adressent clairement aux acheteurs de Kia Seltos, de Subaru Crosstrek et de Chevrolet Trailblazer (pour ne nommer que ceux-là), mais avec cette injection d’adrénaline et de style, le CX-30 Turbo 2021 vient soudainement de briser le moule.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 250 chevaux et 320 livres-pieds de couple. Un petit coup d’œil à quelques véhicules visés par Mazda — l’Audi Q3, le BMW X1/X2, le Mercedes-Benz GLA, voire même le Volvo XC40 — confirme une chose ; la mécanique japonaise supplante tous ces moulins venus d’ailleurs qui sont tous moins puissants et moins généreux au niveau du couple.
Qui plus est, à un prix de départ de 36 250 $ avant les frais et les taxes en vigueur, le CX-30 Turbo 2021 représente une belle prise pour l’automobiliste qui n’a pas besoin du prestige offert par les marques européennes.
Le seul multisegment qui s’approche en matière de prix est le Q3 40 TFSI Komfort d’Audi à 37 250 $. Cependant, cette variante est équipée d’un moteur 4-cylindres turbo de 2 litres et 184 chevaux. C’est moins que le CX-30 à moteur atmosphérique ! À l’autre bout du spectre, le très performant GLA 45 préparé par les sorciers d’AMG vient d’office avec 382 chevaux et 354 livres-pieds de couple, mais ce « hot rod » allemand débute à 60 500 $… sans aucune option ajoutée. Le Volvo XC40 Recharge, quant à lui, propose une expérience purement électrique, avec 408 chevaux sous le pied droit, mais ce dernier exige la somme très salée de 64 950 $.
Bref, ce qu’il faut comprendre, c’est que le Mazda CX-30 Turbo 2021 est le premier véritable modèle de la marque qui attaque directement la catégorie des multisegments luxueux de poche. Réussira-t-il à enlever quelques ventes au segment luxueux ? Possible, mais permettez-moi d’en douter. Sans rien enlever au design, à la qualité d’exécution et à l’agrément de conduite du CX-30 Turbo, le prestige de la marque n’est tout simplement pas de taille face aux BMW et Mercedes-Benz de ce monde.
Au volant
En revanche, si on oublie cet écart bien réel entre l’échelon supérieur et Mazda, le CX-30 Turbo est assurément l’un des meilleurs de sa horde sur le marché à l’heure actuelle, toutes catégories confondues. J’ajouterais même ceci : le CX-30 Turbo est probablement le meilleur véhicule de l’écurie Mazda en 2021, si on ne tient pas compte de l’exquise MX-5.
En fait, j’ai pu prendre le volant de la Mazda3 Turbo 2021 quelques jours avant Noël et je me suis heurté à une sympathique sportive agile, puissante et franchement bien assemblée. Le hic avec la 3 Turbo, c’est qu’elle propose une suspension plus ferme que celle de la Mazda3 « sans turbo ». À ce compte, le CX-30 Turbo amortit beaucoup mieux les surfaces irrégulières, malgré le fait que des ajustements ont également été apportés à la suspension de ce dernier.
Et même s’il n’est pas aussi planté que la compacte en raison de sa garde au sol plus élevée, le CX-30 Turbo se comporte comme une voiture très conviviale. La direction est précise, la boîte de vitesses à six rapports accomplit un travail colossal et il n’est pas nécessaire de prendre rendez-vous avec le chiropraticien après chaque promenade. Bon, je l’avoue, la 3 Turbo n’est pas aussi inconfortable que je le prétends, mais le CX-30 Turbo est celui avec lequel je repartirais si on me donnait le choix. Voilà, c’est dit !
Durant mon bref essai du CX-30 Turbo, je n’ai pas remarqué de défauts majeurs, à part peut-être cette visibilité arrière de voiture sport et le fait que la mécanique n’émettait pas cette sonorité particulière lors des fortes accélérations, à l’instar de la Mazda3 Turbo. Selon Dave Coleman, l’ingénieur responsable de la dynamique à bord des véhicules Mazda, cette absence du grondement est une erreur de production, car le CX-30 Turbo 2021 vient à peine d’être introduit sur le marché.
Rien de grave donc, mais quand même, disons que pour l’acheteur qui recherche un peu plus qu’un VUS qui accélère promptement, ce grondement est le bienvenu.
J’ai aussi pu pousser le véhicule sur l’autoroute et même quelques chemins ruraux et l’utilitaire n’a jamais bronché, que ce soit sur le bitume ou sur des portions enneigées. Le gamin en moi voudrait bien d’une boîte manuelle à bord du CX-30 Turbo, mais ça n’arrivera pas.
Le mot de la fin
Ce premier contact avec le CX-30 le plus véloce s’est plutôt bien déroulé. Le tempérament sportif est bel et bien présent, mais en dosant la pédale de droite, le modèle Turbo offre la même quiétude que les autres livrées du véhicule. La mollesse des sièges en cuir enveloppants, l’insonorisation supérieure à celle d’un CX-3, par exemple, et la qualité des matériaux qui tapissent l’habitacle sont également des points positifs à propos du multisegment Mazda.
On sent que le constructeur veut se distancer de son passé Mazdaspeed. D’ailleurs, en abordant la venue prochaine du Hyundai Kona N, un véhicule qui pourrait venir jouer les trouble-fêtes avec sa mécanique turbocompressée et les pétarades issues de ses deux immenses pots d’échappement, les gens de Mazda m’ont confirmé qu’ils ne considéraient pas le Kona N comme une menace au rayonnement du CX-30 Turbo 2021 qu’on décrit comme « plus raffiné » chez Mazda.
C’est ça, aussi, sortir de sa zone de confort ; un constructeur grand public qui mise de plus en plus sur le raffinement de ses produits.
On aime
Son agrément de conduite supérieur
La qualité d’assemblage
La rigidité du châssis
On aime moins
La visibilité réduite à l’arrière
Système multimédia encore difficile d’utilisation
Essence super nécessaire pour obtenir la pleine puissance
La concurrence principale
Audi Q3
BMW X1 / X2
Hyundai Kona
Jaguar E-PACE
Kia Seltos
Lexus UX
Mercedes-Benz GLA
Mini Countryman
Subaru Crosstrek
Volvo XC40