Aide fédérale pour Plastiques Moore de Saint-Damien
AFFAIRES. L’entreprise Plastiques Moore de Saint-Damien bénéficie d’une subvention de 100 000 $ du gouvernement fédéral émanant d’un programme favorisant les projets d’expansion et d’exportation d’entreprises détenues par des femmes.
L’aide financière annoncée par le secrétaire parlementaire du ministre fédéral de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire, Jean-Claude Poissant, fait partie d’une stratégie qui vise à revaloriser et stimuler le rôle de la femme dans le milieu des affaires.
Il fait valoir que moins de 16 % des entreprises sont détenues ou dirigées par des femmes et que seulement 11,2 % des PME détenues majoritairement par des femmes font de l’exportation, comparativement à 12,2 % des PME détenues majoritairement par des hommes. «En 2018, le New York Times a rapporté qu’il y a avait plus de dirigeants d’entreprises prénommés James parmi les PDG des 500 entreprises du palmarès Fortune que de femmes, ce qui n’est pas normal. Elles représentent 51 % de notre population et sont plus susceptibles d’avoir un diplôme d’enseignement supérieur que les hommes», explique-t-il.
Ce soutien fait partie d’un investissement global de 900 000 $ par l’entreprise qui souhaite développer le marché de lentilles pour le domaine de l’automobile où l’optique, qui devient de plus en plus prometteur. La présidente de Plastiques Moore, Marie-Claude Guillemette, espère que l’initiative soit fonctionnelle à la fin août. «On pense créer neuf nouveaux emplois et augmenter notre chiffre d’affaires de 20 % d’ici trois ans avec ces ajouts.»
M. Poissant estime que les femmes entrepreneures rencontrent des obstacles dans leur quête d’accéder à des capitaux, des chaînes d’approvisionnement et des programmes d’exportation par rapport aux hommes. «Un argumentaire présenté par des hommes entrepreneurs donne lieu à un financement dans 68 % des cas. Lorsque des femmes tiennent le même discours, elles obtiennent du financement dans seulement 32 % des cas parce qu’on juge leurs garanties insuffisantes. On les considère davantage à risque.»
Une situation confirmée par Mme Guillemette qui a vécu des épisodes particuliers dans sa carrière. «La première fois que je me suis présentée à l’institution financière, on exigeait que mes parents cautionnent, ce que je ne souhaitais pas. J’ai finalement eu droit à un montant plus bas, mais sans caution. À l’inverse, l’un de mes amis n’avait pas eu à se conformer à cette exigence.»
Elle avoue toutefois que les mœurs ont changé, depuis, au Canada. Ce n’est toutefois pas le cas ailleurs dans le monde. Elle se rappelle une situation récente au Mexique, marché que l’entreprise a développé au cours des dernières années. «Je n’ai pas eu le droit d’entrer dans l’entreprise parce que j’étais en robe. On en voit encore de toutes sortes.»
Plastique Moore fait partie des trois entreprises, situées en Chaudière-Appalaches, qui bénéficient de ce soutien dédié aux entreprises dirigées par des femmes, les autres étant situées à Saint-Honoré-de-Schenley et East-Broughton. Des annonces sur le sujet sont à prévoir au cours des prochaines semaines.