Dépanneur Pétro-Canada Saint-Henri: une transition en douceur pour la relève
COMMERCE. L’avenir du dépanneur Pétro-Canada à Saint-Henri demeure prometteur, malgré le décès il a un an de son propriétaire-fondateur, Serge Léveillé.
Le commerce est maintenant dirigé par Jean Léveillé, frère de Serge, et Carl Lachance, ami de la famille et employé du commerce depuis une dizaine d’années. La gérante du dépanneur, Brigitte Asselin, amène aussi une contribution notable à la gestion du commerce.
Serge Léveillé est décédé le 26 mai 2018. Le dernier week-end marquait le 1er anniversaire de son décès et sa succession, au dépanneur, a choisi de maintenir une certaine tradition en offrant une déduction de 5 cents du litre d’essence vendu pendant une journée. «Serge faisait ça chaque année. Son implication dans son milieu était sa priorité, autant que les activités de son commerce. C’est une façon de remercier ses clients et de compléter la transition au même moment», indique son frère Jean.
De son côté, Carl Lachance travaille au sein du commerce depuis plus de dix ans. «On se complète bien Jean et moi. J’avais travaillé pour l’épouse de Serge, Mme Caron, à l’épicerie alors je suis familier avec le domaine.»
Une transition presque consommée
La transition a toutefois dû se faire rapidement, les opérations du commerce étant quotidiennes. Retraité du monde maritime, Jean Léveillé s’impliquait dans la gestion de condominiums à Lévis au moment des événements. «C’est au décès de son épouse Laurette que Serge a pris conscience qu’il devait penser à une relève pour le commerce. C’est là que nous avons commencé à observer les choses, sauf que nous n’avons pas eu le temps de les approfondir. Heureusement, j’avais un mentor pour la gestion des condos qui connait bien le monde des affaires et qui nous a épaulé Carl et moi.»
Carl Lachance avoue que le décès de Serge Léveillé a été suivi d’une certaine période de stress dans l’entourage du commerce et de la communauté. L’aspect gestion du commerce a été le plus complexe à apprivoiser. «Serge a monté le dépanneur à partir de zéro. Nous, nous devions prendre la relève d’un commerce déjà établi. Ce fut un apprentissage rapide, avec les émotions qui venaient avec.»
L’équipe a toutefois bien répondu à l’appel lors de l’arrivée de la succession, précise M. Léveillé. «Nous avons eu une rencontre quelques semaines après le décès de Serge avec les employés. Tout le monde a mis la main à la pâte pour que se poursuivent les choses entreprises par Serge et Laurette.»
Même touché par la maladie, Serge Léveillé menait une vie d’homme d’affaires à 100 à l’heure. Le décès de son épouse, sa réadaptation et sa convalescence après l’amputation de ses deux jambes ont exigé énormément d’énergie, mais n’ont jamais mis un terme à ses différentes implications, explique son frère Jean. «Serge était quelqu’un de très généreux et les gens le lui ont bien rendu. Il croyait énormément en ce qu’il faisait et nous aussi, mais nous ne serons jamais en mesure de chausser ses souliers.»
Autant Jean Léveillé que Carl Lachance ont convenu de cumuler différentes tâches et de ne pas retirer de salaire pendant un certain temps, question de bien mesurer le roulement du commerce et sa profitabilité. «On est rodé à peu près à 80 % et peut-être plus. On dort bien la nuit. Nous avons appris à composer avec des responsabilités et des dettes. C’est toutefois un bon commerce qui est viable. Il faut simplement apprendre à se déconnecter à l’occasion», ajoute-t-il en terminant.