Olymel: le différend reste pareil
VALLÉE-JONCTION. Dans le conflit de travail qui perdure depuis plus de trois mois à l’usine d’Olymel à Vallée-Jonction, s’il y avait de l’espoir avant les négociations qui ont eu lieu le jeudi 5 août dernier, il semble finalement que la tentative n’ait absolument rien donné.
« Il ne s’est rien passé. L’employeur est campé sur ses positions. Partis de 5,80 $ (d’augmentation sur l’ensemble de la convention collective), nous avons fait une offre à 5,60 $ pour être capables de retourner travailler. C’est n’importe quoi ce qui se passe. […] L’employeur a tout dans les mains pour régler le conflit, mais il va falloir qu’ils arrêtent de dire que c’est de la faute de tout le monde. On était prêt à repartir, l’employeur était prêt à ne rien faire », a lancé Martin Maurice, président du syndicat.
Pour sa part, Paul Beauchamp, 1er vice-président d’Olymel, est d’avis que le syndicat n’a pas respecté sa parole quant à la mise en place d’un quart de travail de soir réaménagé sur quatre jours (10 heures de travail par jour). Pour l’entreprise, il s’agirait d’un moyen intéressant pour favoriser le recrutement et la rétention d’effectifs. « Le syndicat ignore les efforts incessants de l’équipe de conciliation pour trouver une solution au conflit de travail et à la grève qu’il a lui-même déclenchée le 28 avril dernier », a-t-il affirmé.
Du côté du syndicat toutefois, on mentionne qu’un tel horaire de travail n’a jamais été souhaité par les salariés. « Tous les travailleurs nous disent que ça n’a pas de bon sang, alors si c’est écrit dans l’entente, c’est sûr qu’on ne votera pas pour. Un horaire comme ça, ça n’existe pas ailleurs dans l’industrie », a poursuivi M. Maurice, en ne cachant pas ses craintes de voir les accidents de travail augmenter si le changement devait se produire.
Il faut savoir qu’une assemblée générale aura lieu lundi prochain afin de savoir, par vote secret, ce que pensent réellement les travailleurs de cet horaire de travail.
Par ailleurs, le compromis salarial soulevé plus haut dépasserait toujours les termes de la proposition faite récemment par l’équipe de conciliation. « Cette proposition amenait l’entreprise à faire des compromis et consentait des augmentations qui lui auraient permis de rester compétitive.
Les dirigeants syndicaux ont refusé de considérer cette proposition, qui aurait pu mettre fin au conflit il y une semaine. […] Olymel a atteint les limites de ce qu’elle peut payer. Le comportement des dirigeants syndicaux a déjà généré des impacts extrêmement négatifs sur l’économie régionale et pénalise d’autres acteurs de l’économie en Beauce. En matière d’écoulement des porcs en attente et de la menace d’un gaspillage alimentaire inadmissible, Olymel considère que c’est la seule responsabilité des dirigeants syndicaux qui est ici engagée. Il faudra qu’ils portent le blâme et l’odieux de la situation si les producteurs de porcs n’avaient plus le choix que d’en arriver à des abattages humanitaires », de conclure Paul Beauchamp.