Réorganisation nécessaire chez IPL à Saint-Damien

AFFAIRES. L’usine IPL de Saint-Damien n’est pas la seule à avoir vu son volume d’affaires diminuer en raison de la pandémie mondiale et se voit forcée de proposer une modification des horaires de travail à ses employés.

Déjà, IPL a annoncé la mise à pied de quelques travailleurs, principalement des cadres, à son usine de Saint-Damien et d’autres chambardements sont en préparation selon un communiqué émis par l’entreprise.

C’est du moins ce qui transpire d’une lettre acheminée aux employés de l’usine mercredi et qui indique sommairement une proposition d’horaire de travail de 8 heures sur 5 jours, du lundi au vendredi, plutôt que de 12 heures sur trois jours comme c’est le cas actuellement, ce que confirme le président du syndicat des employés de l’usine, Frédéric Morin. «On nous a annoncé que dans trois semaines, le 27 juin, ce serait effectif et tout ça pour sauver 10 % sur la masse salariale des travailleurs.»

Le syndicat des travailleurs de l’entreprise a reçu les indications de l’entreprise lors d’une rencontre mercredi. Inutile de dire que le syndicat n’accepte pas cette situation. «Notre convention collective prévoit que nous travaillons 36 heures et payé ainsi, sauf qu’on nous accorde une prime d’assiduité de 4 heures, ce qui fait une semaine de 40 heures en réalité. C’est ce qu’ils veulent nous enlever. C’est hors convention et nos aviseurs légaux tentent de décortiquer tout ça.»

Pourtant, en 2014, à la demande de l’employeur, le syndicat avait accepté de modifier les horaires de travail afin de créer des postes de 36 h par semaine en rotation sur 3 jours. Afin de faire accepter cette demande aux travailleurs, l’employeur argumentait que ces horaires seraient bénéfiques pour sa production.

M. Morin indique que l’entreprise fonctionne à 100 % pour le moment et n’a pas connu de ralentissement pendant la pandémie, étant considérée comme entreprise essentielle. «Nous sommes beaucoup dans l’environnement et l’alimentaire, comme les bacs à recyclage, des seaux alimentaires et autres. Il y a eu une certaine baisse de production, mais depuis quelques semaines, c’est revenu à la normale. On nous a dit qu’il n’y aurait aucune mise à pied, sauf que je soupçonne qu’après la période des vacances il y en aura, à moins que l’international ne reparte.»

Il craint entretemps que certains employeurs ne profitent de la crise du Covid-19 pour faire des gains auprès de leurs employés. «Autant certains ont bonifié les avantages à leurs travailleurs, autant d’autres pourrait se servir de la situation pour faire l’inverse. C’est dommage parce qu’à l’heure actuelle, je ne peux même pas faire d’assemblée générale et consulter mes membres. C’est bien dommage.»

Les deux partis ont convenu de se rencontrer de nouveau le mercredi 10 juin pour faire le point. L’entreprise emploie environ 450 personnes à Saint-Damien.

Sortir de la bourse ?

Par ailleurs, des rumeurs de fermeture du capital en bourse d’IPL ont commencé à circuler et pourraient se matérialiser après la pandémie selon certains économistes. Frédéric Morin a naturellement eu vent de cette possibilité.

Selon lui, la nouvelle serait une bonne chose si elle devait survenir. «IPL était une entreprise familiale au départ. Les gens ont une appartenance à l’entreprise. Depuis que l’entreprise est gérée de l’Irlande, ce n’est plus pareil. En sortant de la bourse et que ce soit racheté, on dirait que ça rassure le monde», dit-il en terminant.