L’ancien club Le Zacharois laissé à l’abandon

SAINT-ZACHARIE. Le 21 juillet 2023, l’ancien club de quad Le Zacharois a été détruit par les flammes. Près d’un an plus tard, les débris de cet incendie criminel sont toujours au sol et la dangerosité de la situation inquiète les propriétaires du secteur.

Lors de la visite du journal, il était possible d’y voir des structures endommagées et plusieurs petites bouteilles blanches, possiblement du désinfectant à main. Dans un bâtiment à proximité, on comptait une quantité importante de caisses de désinfectants pour les mains à base d’alcool. Aux abords du hangar, on retrouvait une dizaine de barils contenant de l’alcool pur, des produits tous combustibles et hautement inflammables.

Selon les résidents du secteur, la situation s’est détériorée au cours des derniers mois. Quelques personnes utilisent le terrain abandonné comme un dépôt à déchets. Des adolescents ont été aperçus près des lieux dans les dernières semaines. On retrouve au sol des débris et bouteilles de désinfectant brûlées. Des démarches pour remettre le terrain à l’ordre sont débutées depuis près d’un an auprès de différentes instances.

« On déplore le manque flagrant de sécurité du public, des propriétaires du secteur, des enfants et aussi des touristes que la municipalité amène ici. […] Si le feu prend dans le garage ou les barils, ça va causer des dommages importants. C’est épeurant et préoccupant », mentionne Jacques Patrick-Collet, coprésident du Regroupement des résidents du lac Metgermette.

« Est-ce qu’il faut attendre qu’il y ait un blessé, un sinistre ou un mort avant d’agir ? On souhaite seulement que les lieux soient ramassés et sécurisés. Notre plus grande crainte, c’est que le feu prenne dans la forêt. Nous, si ça arrive, on est 22 propriétaires, soit une centaine de personnes sans compter les touristes, à être pris en haut, sans aucune sortie possible », ajoute le président André Bellefeuille.

Le groupe déplore le manque de réponses de la Municipalité. Au cours des dernières semaines, les responsables ont contacté la MRC des Etchemins, le ministère des Ressources naturelles et des Forêts, la Sûreté du Québec et la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU). Cette dernière indiquait que la situation était de responsabilité municipale. Le service de sécurité incendie de Saint-Zacharie a été joint par téléphone et disait prendre la situation au sérieux. Les communications entre les deux entités ont toutefois cessé depuis deux semaines.

La municipalité se défend

Lors de la séance du conseil de Saint-Zacharie du 2 juillet, un résident a questionné les élus à savoir ce qui allait se passer avec le terrain de l’ancien Zacharois. « On discute présentement avec le ministère et apparemment, il va arranger ça. On croit qu’il est sincère et que tout va se régler d’ici la fin de l’automne », a répondu le maire Camil Cloutier. « Je sais que ce n’est pas une belle image que l’on donne aux Etchemins et à la municipalité. Toutefois, au même titre que tous les propriétaires sur les terres publiques, je n’ai pas le droit d’entrer dans sa cour. On a envoyé des avis d’infraction, mais je ne suis pas chez nous, il est chez lui », a-t-il ajouté. Samuel Poulin, député de Beauce-Sud, confirme que son bureau de circonscription est au fait de la situation et travaille présentement sur le dossier.

Une voie de circulation problématique

Lors de cette même réunion, le conseil municipal a rejeté la demande d’entretien du tronçon de la route des Sucriers, débutant de l’ancien club Le Zacharois jusqu’au lac Metgermette, par le regroupement de citoyens. Ce dernier souhaitait faire niveler le chemin deux fois par année avec l’équipement de la Municipalité. Les réparations ponctuelles du chemin, le débroussaillage de la végétation et la mise en place de mesures pour le drainage de l’eau sont effectués présentement par des membres du regroupement. 

Ce refus a mené à un échange tumultueux entre MM. Patrick-Collet et Bellefeuille, les conseillers et le maire. « Vous [la Municipalité] êtes les premiers à faire la publicité du lac Metgermette et c’est une belle place de villégiature. Depuis un an et demi, c’est rendu une autoroute chez nous. […] On vous demande de l’aide pour l’entretien de la route. C’est nous, les payeurs de taxes, qui s’en occupent présentement », ont lancé les plaignants.

« C’est un terrain privé. Même si la Municipalité a ses équipements, elle ne peut pas compétitionner avec les entrepreneurs. Il y a des compagnies privées qui font ce genre de travaux. […] C’est une terre publique avec des routes publiques, on ne peut pas empêcher les gens de l’utiliser. Il existe des subventions avec la MRC, vous devez faire vos propres démarches », a répliqué le maire. La conseillère Sandra Deschênes précise que de tels travaux contreviendraient aux lois municipales.