MRC de Bellechasse: un diagnostic contesté
MUNICIPAL. La démarche actuellement en cours à la MRC de Bellechasse, qui vise à faire la lumière sur les nombreux départs survenus au cours des dernières années au sein de l’entité, ne rencontrerait pas les objectifs visés par plusieurs, dont quelques anciens employés qui avaient exprimé leur désir de livrer leur version des faits.
La MRC avait annoncé en septembre dernier vouloir un diagnostic organisationnel, dans la foulée des départs des derniers mois et des critiques livrées par d’anciens employés de l’organisation. Le mandat confié à la firme Concept RH devait rejoindre autant à d’anciens employés que ceux œuvrant au siège social de Saint-Lazare et les membres du personnel affectés au lieu d’enfouissement technique de la MRC, situé à Armagh.
Le préfet de la MRC, Yvon Dumont, avait indiqué, à la suite du conseil des maires ce mois-là que « la firme aura le loisir de choisir parmi toutes les personnes qui sont à la MRC ou ont quitté. Avec la direction générale, elle pourra identifier toutes les personnes œuvrant au sein de la MRC, autant à Saint-Lazare qu’au LET à Armagh », tout en ajoutant que personne ne viendrait contrôler la firme dans ses actions.
Fait surprenant, un seul des anciens employés de la MRC aurait été sollicité par la firme pour livrer sa version des faits, alors que le journal en a rencontré près d’une dizaine au cours de l’été. Dans une conversation avec le représentant du journal, il raconte toutefois que le processus semble hasardeux. « La personne de la firme m’a expliqué dès le départ son mandat qui disait qu’elle devait faire le point sur les mesures mises en place à la suite de la première vague de départs et les impacts. Je lui ai répondu simplement qu’on devrait arrêter peut-être tout ça, étant donné qu’il y a eu au moins une autre vague de démissions après l’arrivée des mesures. Ça a été pire que la première, qu’elle avait déjà les résultats finalement. »
Selon lui, le mandat de la firme a été modifié, alors que des élus avaient insisté pour que les anciens employés soient rencontrés. Il dit avoir suggéré qu’elle rencontre tous les anciens employés qui accepteraient de le faire. « Elle m’a répondu qu’elle avait une liste et qu’elle ne pouvait pas en déroger. Je lui ai donné des noms, au cas où son temps était limité et j’ai senti qu’elle se braquait, pour ensuite prendre des notes. Je ne sais pas quand ce mandat a été dévié et pourquoi. »
Il ajoute que les questions qui lui ont été adressées étaient plutôt vagues et que son intervenante était visiblement encadrée. L’idée de rencontrer les employés actuels de la MRC au siège social de Saint-Lazare n’était pas la meilleure non plus, selon lui. « Elle ne voulait absolument pas sortir de son mandat. Je lui ai redit que tout cela ne servait à rien, car les employés actuels sont convoqués par leur supérieur immédiat et la direction avant leur audience avec elle. Les murs sont en carton à la MRC. Les gens ne veulent pas parler. Ils protègent leur paix d’esprit et sont terrorisés. »
Selon notre intervenant, toute l’information qu’il a livrée à la firme ne servira pas à grand-chose, le mandat lui ayant été accordé étant mal orienté. « L’idée n’est pas de savoir si les mesures ont fonctionné, on sait qu’elles n’ont pas été efficaces. L’objectif devrait être de savoir pourquoi les gens sont partis, lors de la deuxième vague de départs. Ce n’était pas le mandat initial. Ça a été traficoté et c’est de la malhonnêteté. »
Il dit en terminant avoir le sentiment d’avoir à tout le moins été écouté par la firme, mais que le mandat trop spécifique, qui lui donnait peu de latitude, l’empêcherait possiblement d’aller plus loin. « À la fin, elle semblait consciente que le mandat qu’on lui avait confié n’était pas le bon. Elle n’avait pas le choix de m’écouter », résume-t-il.