Un premier balado pour l’École autrement

LAC-ETCHEMIN. Le Carrefour jeunesse-emploi des Etchemins et les élèves de l’École autrement ont lancé, le mercredi 20 novembre, un balado portant sur la psychologie au travail et la relation des gens envers celui-ci.

Intitulé « Faut-il être heureux au travail ? », celui-ci a été réalisé de concert avec Mégaphone, organisme basé à Montréal œuvrant après de jeunes en transition vers la vie adulte ou en situation de vulnérabilité, ainsi que le chercheur Simon Viviers du Centre de recherche et d’intervention sur l’éducation et la vie au travail de l’Université Laval.

Se déclinant en six épisodes qui sont déjà disponibles en ligne sur diverses plateformes web, on y retrouve un résumé de conversations que la dizaine d’élèves de l’École autrement ont eu entre eux, ainsi qu’avec M. Viviers et les responsables du Projet Mégaphone, Anne-Marie Savoie et Sophie de Cordes, dans le cadre de six ateliers tenus en octobre dernier.

Les motivations professionnelles, les attentes personnelles, la santé mentale au travail et les attentes des participants vis-à-vis le marché du travail, voilà autant de sujets qui ont nourri les discussions lors ces ateliers et que l’on pourra découvrir à l’écoute des six épisodes de ce balado.

Mmes Savoie et de Cordes, cofondatrices de Mégaphone, soulignent que leur projet, qui a donné naissance à divers balados aux quatre coins de la province, s’inscrit toujours dans une démarche de vulgarisation scientifique, d’où la participation active de Simon Viviers qui est chercheur en psychologie du travail à la Faculté des sciences de l’Éducation de l’Université Laval.

« Ce parcours a permis aux jeunes de s’impliquer activement dans la création du balado, de développer des compétences en entrevue et de s’exprimer librement sur leurs perceptions du monde du travail », indiquent-elles en soulignant que chaque organisme, comme ce fut le cas avec l’École autrement, est associé à un scientifique que les participants rencontrent à deux reprises en ateliers.

« La mixité entre les jeunes et le monde académique, cela fait partie de nos valeurs », précise Mme de Cordes.

Directrice adjointe au CJE, Suzie-Ann Roy précise que le Projet Mégaphone s’intégrait parfaitement dans l’objectif de l’École autrement qui, rappelle-t-elle, est un milieu adapté en scolarisation composé de jeunes ayant quitté le monde scolaire ou qui envisagent un retour aux études, qui vivent certains défis ou ont juste besoin d’un petit coup de main pour « repartir la machine. »

Elle ajoute qu’il y a eu de belles discussions entre les jeunes qui ont ainsi appris à mieux se connaître, ainsi qu’avec M. Vivier qui a rapidement su mettre tout le monde à l’aise. « Du côté des intervenantes, cela nous a permis d’apprendre à mieux connaître nos élèves et d’utiliser ces connaissances pour les soutenir dans la poursuite de leur parcours ici. Tout le monde était sur le même pied d’égalité », insiste-t-elle.

« La crainte des jeunes est de pouvoir entrer sur le marché du travail. On leur demande de l’expérience et lorsque tu n’en as pas, comment fais-tu pour en avoir », indique pour sa part Mme Savoie.

Simon Viviers confirme ces dires et dit pour sa part avoir appris beaucoup sur les préoccupations des jeunes vis-à-vis le travail et leur orientation future, comment ils perçoivent le marché du travail en tant que tel et ses exigences. Est-ce important d’être heureux au travail ? Si la réponse pour plusieurs semble évidente, M. Viviers tient un discours un peu différent après les discussions tenues avec les participants de l’École autrement.

« Cette question a amené des discussions super riches entre eux. Dans un contexte où, dans les médias, on demande pourquoi faut-il être heureux au travail, mais il y en a plusieurs qui ne cherchent pas nécessairement à s’épanouir dans le travail. Plusieurs le font pour gagner de l’argent et leur bonheur, ils le trouvent souvent en dehors. Cela ne veut pas nécessairement dire qu’ils n’ont pas de plaisir au travail avec leurs collègues, mais ils ne cherchent pas nécessairement à s’épanouir au travail. »