Dominique Vien souhaite que Jean Charest brigue la chefferie du PCC
POLITIQUE. La députée conservatrice de Bellechasse-Les Etchemins-Lévis, Dominique Vien, souhaite que l’ancien premier ministre du Québec Jean Charest soit candidat à la chefferie du Parti conservateur du Canada, ajoutant qu’il est, selon elle, l’homme de la situation pour mener les troupes conservatrices à la victoire lors de la prochaine élection fédérale.
Mme Vien a d’ailleurs cosigné, avec le député de Richmond-Arthabaska Alain Reyes notamment, une lettre ouverte publiée dans le journal La Presse et dans laquelle les signataires vantent ses longues années de service et font appel au « sens du devoir » de celui qui a relevé le PCC de ses cendres après la déconfiture d’octobre 1993.
Dans un entretien avec le journal, Mme Vien ne tarissait pas d’éloges pour son ancien chef avec lequel elle a travaillé de 2003 à 2012.
« Je suis arrivée en politique avec M. Charest en 2003 et on a travaillé ensemble jusqu’à son départ en 2012. Il m’a confié des responsabilités et sous sa gouverne, on a fait de belles choses dans Bellechasse et partout au Québec. M. Charest a laissé, dans son sillage, de belles réalisations. C’est une personnalité forte dont nous avons besoin », a-t-elle mentionné en ajoutant que dans l’état actuel des choses au Parti conservateur, il est la personne la plus en mesure d’unir les diverses factions à l’intérieur du parti.
« Avec tous ses états de services, tous les postes qu’il a occupés sur la scène provinciale, nationale ou internationale, que ce soit au public ou au privé, sans oublier ses qualités de debator et de rassembleur, on ne peut pas avoir mieux que lui actuellement pour relancer le parti conservateur, nous unir et nous mener à la victoire aux prochaines élections. »
Quant aux allégations ou soupçons, en lien avec le financement au PLQ, qui ont miné la crédibilité de M. Charest aux yeux de plusieurs, elle rappelle « qu’il n’y a jamais eu d’accusations contre M. Charest et qu’après 10 ans, il était temps de passer à autre chose », que de plus en plus de spécialistes s’entendaient pour dire qu’il était temps de clore ce dossier.
Toujours en contact
Avant de cosigner cette lettre, Dominique Vien dit avoir discuté avec Jean Charest il y a un peu plus de deux semaines, ajoutant que l’homme politique était toujours très sollicité. « C’est certain qu’il a beaucoup d’intérêt pour le poste, mais sa décision finale n’est pas encore prise. Il est en grandes discussions avec beaucoup de personnes qui sollicitent des rencontres avec lui, même au sein de notre caucus. Il est en train de se faire une tête sur tout cela », poursuit-elle en ajoutant que s’il devait décliner l’invitation, elle est d’avis que d’autres candidats progressistes-conservateurs se présenteront et qu’elle évaluera les options à ce moment.
« Pour l’instant, Jean Charest est mon choix. Une course à la chefferie, c’est un débat d’idées et s’il y a d’autres progressistes-conservateurs qui veulent apporter leur contribution, ce sera tant mieux. M. Charest, s’il accepte, sera l’homme de la situation et il aura la possibilité de mettre à profit son talent et ses grandes capacités pour faire avancer le Canada, surtout que nous sommes dans un processus de dépenses effrénées et d’inflation galopante. On a vraiment quelqu’un pour remettre le Canada sur ses rails, quelqu’un qui a une grande expérience lorsque les eaux sont troubles en matière économique comme maintenant », ajoute-t-elle prenant pour exemple la crise financière de 2008 « où sous la gouverne de M. Charest, le Québec est l’un des états d’Amérique du Nord qui est ressorti le plus fort. On a cité la capacité du Québec de passer à travers la crise de belle façon, plus que bien d’autres états. »
« M. Charest est une personne qui apprécie la joute politique, qui aime réfléchir à toutes les options qui se présentent à lui et qui a une vision et j’ai bien hâte qu’il nous la partage. Je suis convaincue qu’il aura une grande perspective pour le Québec. J’espère qu’il fera le saut. »
Loi sur les mesures d’urgence
Invitée par ailleurs à revenir sur la mise en application récente, par le parlement fédéral, de la loi sur les mesures d’urgence, Mme Vien a tenu à rappeler qu’elle avait voté contre, comme l’ensemble du caucus conservateur, précisant que selon elle, « ce n’était pas nécessaire » et que le gouvernement n’a pas utilisé tous les outils mis à sa disposition par les lois et règlements en place.
« C’est inquiétant, on ne sait pas combien de temps elle sera en vigueur et il y a plein de manifestations qui ont cessé avant même que les mesures d’urgence soient adoptées, que ce soit à Surrey, au Pont Ambassador ou même Ottawa. Ça prenait juste un leader pour décider de la marche à suivre et ça s’est terminé. Ça crée un dangereux précédent », poursuit-elle en déplorant que le premier ministre Justin Trudeau se soit esquivé des débats sur la question, hormis deux questions, et ait quitté le parlement avant la tenue du vote.