Daniel Bélanger et Alexandra Stréliski couronnés au 45e gala de l’ADISQ
MONTRÉAL — Daniel Bélanger a été une fois de plus sacré artiste masculin de l’année au gala de l’ADISQ, en plus de mettre la main sur le Félix de l’auteur ou compositeur de l’année, qu’il était allé cueillir un peu plus tôt. La compositrice Alexandra Stréliski s’est également taillé une place en remportant le Félix de l’artiste féminine de l’année.
«Enfin, un premier Félix», a raillé Bélanger lors de son discours de remerciement, alors qu’il a ajouté cinq statuettes de plus à sa collection cette année.
Plus tôt cette semaine, Bélanger avait reçu le prix du choix de la critique, de l’album pop de l’année et de la réalisation d’album de l’année pour «Mercure en mai».
«J’ai jamais été très bon à l’école et j’ai jamais marché avec les récompenses (…) j’apprends à les aimer», a-t-il confié dans la salle de presse.
La compositrice Alexandra Stréliski, qui avait remporté le prix de l’artiste féminine de l’année en 2020, a repris son titre dimanche soir.
Stréliski avait obtenu plus tôt le Félix de l’artiste de l’année pour le rayonnement international, ainsi que le Félix de l’album de l’année, musique instrumentale, pour «Néo-Romance».
«Moi, j’ai grandi, c’était Marie-Mai, Marie-Mai, Marie-Mai, c’était tout le temps des chanteuses. Le fait qu’il y ait pas de paroles, qui il y ait pas de voix sur ma musique et que je gagne ce prix-là, je fais le saut à chaque fois», a-t-elle dit aux journalistes.
Doublé pour Kanen
Stréliski a d’ailleurs salué les victoires de Kanen, cette jeune artiste innue qui a remporté la Révélation de l’année – comme elle il y a quelques années – ainsi que le Félix de l’artiste autochtone de l’année.
L’autrice-compositrice-interprète, qui a précédemment remporté la Révélation Radio-Canada 2022-2023, a d’ailleurs demandé aux radios d’élargir leur répertoire pour inclure des artistes autochtones.
«C’est un message, je pense, que tous les artistes autochtones veulent lancer dès qu’ils ont l’occasion, dès qu’ils ont une prise de parole, de nous donner plus de place», a indiqué la jeune artiste.
Les vétérans de la chanson célébrés
En plus de ces artistes de la relève, d’autres vétérans de la chanson québécoise ont été salués pendant la soirée.
Michel Rivard est allé cueillir le premier prix de la soirée, celui du spectacle de l’année pour «Le tour du bloc». Ce spectacle, qui parcourt les 50 ans de carrière du chanteur, a aussi remporté le prix du script de l’année lors du gala de l’industrie.
«Je regardais la qualité des autres spectacles et je me disais: « y’en a pour tous les goûts, c’est assez disparate ». J’aurais été très content de voir quelqu’un de plus jeune, ou mon chum Richard Séguin. Bon, les gens ont décidé que ce serait moi, je suis très heureux», a-t-il offert en entrevue dans la salle de presse.
La légendaire Ginette Reno a elle aussi été honorée une fois de plus, pour l’album de l’année, succès populaire, pour «C’est tout moi».
Dans ses remerciements, elle a fait preuve d’autodérision en remerciant Jean Coutu, faisant allusion à la controverse à propos de ses albums et ses livres qui étaient exclusivement vendus dans les pharmacies de cette bannière.
«Je me suis trouvé un ami», a-t-elle lancé sous les éclats de rire de la salle.
Le groupe Les Cowboys Fringants, un habitué des prix, a aussi été sacré groupe de l’année, un Félix qui prend une signification particulière alors que le chanteur, Karl Tremblay, combat un cancer.
L’animateur du gala, Louis-José Houde, lui a d’ailleurs dédié le gala, en présentant des images marquantes du spectacle que le groupe a donné au Festival d’été de Québec.
Jérôme Dupras, Jean-François Pauzé et Marie-Annick Lépine, la conjointe de Tremblay, sont allés chercher la statuette et ont remercié le public pour son soutien.
C’est finalement le groupe Salebarbes qui a obtenu le Félix de la chanson de l’année, pour «Gin à l’eau salée».
Tombée de rideau pour Louis-José Houde à l’animation
Pour une dix-huitième et dernière année, Louis-José Houde était le maître de cérémonie pour le gala, qui s’est déroulé pour une première fois sans l’un de ses fondateurs, Guy Latraverse, qui s’est éteint le mois dernier.
Dans son monologue, après avoir poussé plusieurs blagues, l’humoriste a passé plusieurs minutes à rendre hommage à M. Latraverse, qui a aussi été un impresario majeur dans l’histoire du Québec.
L’humoriste avait été précédé par la légendaire Ginette Reno et le jeune rappeur Fouki, qui ont formé un duo improbable pour le numéro d’ouverture.
Dans la salle de presse, Louis-José Houde s’est dit heureux d’avoir offert ce dernier gala, mais il a réitéré qu’il était le temps pour lui de tirer sa révérence.
«Je pense que c’est raisonnable de ma part de constater que le réservoir est vide pour les blagues de musique. C’est de plus en plus difficile, je me prends de plus en plus d’avance», a-t-il expliqué.
«Ça va être difficile, mais je pense que c’est une bonne décision», a-t-il ajouté.
Il a d’ailleurs confié qu’il n’allait probablement pas regarder le prochain gala, parce que ce sera «trop bizarre» pour lui.
«L’amour de la musique est encore là, donc c’est sûr que je serai pas complètement détaché de ça.»